Nous n’entrons pas dans ce cahier de l’AIRIP par les Instructions Officielles et leur foisonnante cartographie de l’oral ; nous n’entrons pas non plus par la présentation des rapports de recherches explorant et compilant ses enjeux déterminants ainsi que les écueils associés à son enseignement ; ou encore avec les nouvelles épreuves d’un oral devenu “grand”.

C’est en prenant acte d’abord de notre sentiment de malaise, d’insatisfaction et d’inconfort persistants quant à notre façon d’enseigner l’oral, de la présence d’un quelque chose qui s’était mis à gratter dans notre rapport à une forme de prêt-à-porter et de joyeux bric-à-brac de l’oral à l’école : des poésies qu’on “récite“ aux “exposés“ à préparer, du podium des “stars de la semaine” aux élèves qui  “participent” ou pas, qui  “lisent à haute voix”, ou qui “débattent”… Quelqu’était l’inventivité dont on pouvait faire preuve dans chacune de ces activités, quelque chose comme un sol théorique et expérimental nous manquait pour approcher la singularité de ce qui se passait à l’oral et pour pouvoir l’enseigner à la hauteur des enjeux politiques, sociaux et climatiques du 21e siècle.